L'EAU, UN ENJEU MAJEUR

Nous vivons une crise majeure de l’eau. L’an dernier, déjà, plus de 2 milliards de personnes n’avaient aucun accès direct à un point d’eau potable, et étaient contraintes de s’approvisionner dans des sources contaminées ! Dans le même temps, plus de 3,5 milliards d’êtres humains manquaient de services basiques d’assainissement et d’hygiène. Alarmante, la situation s’est encore dégradée par l’augmentation du nombre de catastrophes naturelles, qui impactent la qualité et la disponibilité de l’eau. Le SIF agit pour l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement pour tous en menant des projets sur le long terme.

© SIF

Parole d'expert

« L’eau est indispensable au développement »

Parfait K. est le responsable Eau du SIF au Sénégal

Quels problèmes rencontrez-vous au Sénégal ?

« Des villages entiers n’ont pas accès à l’eau. Les gens n’ont pas les moyens de la puiser, les nappes se trouvent à une profondeur de 15 à 75 m. Alors, ils consomment de l’eau stagnante. Contaminée, elle favorise les maladies. Les conditions d’hygiène sont catastrophiques. L’absence d’eau crée un cercle vicieux très dangereux… »

Quelles sont les conséquences ?

« L’eau est indispensable au développement. Sans accès, il est impossible d’avoir des infrastructures d’hygiène et d’assainissement, comme des toilettes ou des robinets pour se laver les mains. L’insalubrité règne ! On peut aussi parler des enfants qui vont chercher de l’eau plutôt que d’aller à l’école, ou de l’agriculture qui ne peut pas être développée. »

Quelle est la réponse du SIF ?

« La première étape est de procéder à des forages complexes, de véritables installations bénéficiant à toute la communauté. En 2021, au Sénégal, on en a construit 15 et réhabilité 7, ce qui permet d’approvisionner 8 800 personnes en eau. 15 autres forages sont en cours. Outre la consommation courante, on raccorde par exemple des écoles et des exploitations agricoles. »

La solution est-elle durable ?

« Oui. On travaille sur le long terme en adoptant une alimentation solaire, plus écologique, et plus économique qu’un générateur électrique. On forme des comités de gestion à l’entretien, et aidons la communauté à mettre en place un système participatif. Les bénéficiaires cotisent à hauteur de leurs moyens pour une réserve permettant de remplacer les pièces défaillantes. L’idée, c’est qu’à terme, ils n’aient plus besoin du SIF parce qu’ils seront devenus autosuffisants. »

©SIF

NIGÉRIA : DE L’EAU POUR 16 000 PERSONNES VULNÉRABLES

C’est l’une des principales expertises du SIF. Sur le terrain, nos équipes mettent en place de nombreux projets liés à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement. Au Nigéria, une douzaine de puits sont en cours de construction sous la direction de nos équipes d’experts.

Ces forages visent à améliorer concrètement le quotidien de plus de 16 000 personnes vulnérables, qui disposeront, avant la fin de l’année, d’un accès à l’eau avec des installations performantes. De nouvelles perspectives de développement s’ouvrent d’ores et déjà à eux ! Ces infrastructures sont le prolongement d’une action du SIF menée au Nigéria en 2021, qui a permis l’accès à l’eau potable à 40 000 personnes par la construction de 28 puits.

Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, une grande partie de la population souffre d’un manque d’accès à l’eau à cause de la multiplication des crises humanitaires provoquées par les conflits. Les déplacements de populations qui s’en suivent accentuent la pénurie, en plus d’un manque de nourriture.

Équipées de 32 robinets, les nouvelles infrastructures mises en place par le SIF couvriront les besoins d’une communauté très fragilisée par l’exil et la promiscuité. Deux des puits forés fonctionneront avec des pompes à énergie solaire, grâce à des panneaux photovoltaïques. Plus écoresponsables et durables, ils ont aussi été conçus pour être plus simples à entretenir et à utiliser.

Pour assurer la pérennité des ressources en eau, le SIF a formé des comités de villageois à la gestion de ces points d’approvisionnement. Si une panne survient, la communauté pourra, ainsi, de façon autonome, opérer la maintenance et la réparation.

Les bénéficiaires sont donc placés au coeur d’un processus qui contribue à améliorer concrètement et durablement les conditions de vie des plus vulnérables. Dans cette logique, le SIF renforcera le projet par des séances de sensibilisation à l’hygiène et à l’assainissement, vouées à limiter la circulation des maladies.

PAKISTAN : FACE À LA SÉCHERESSE, DE L’EAU POUR 27 000 PERSONNES

Au Pakistan, les sécheresses sont de plus en plus fréquentes à cause du dérèglement climatique. Au printemps, les températures ont dépassé 50°C dans le district du Sindh, où intervient le SIF ! La canicule extrême ne fait qu’aggraver les problèmes d’eau potable. Sur place, plus d’une personne sur deux n’y a pas accès, et seules 5 % des ressources satisfont aux normes sanitaires de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). La sécurité alimentaire est mise en péril par l’extrême rareté des pluies (9 mm par an, en moyenne) : l’agriculture et l’élevage sont très difficiles à développer.

Sur place, le SIF apporte des réponses humanitaires en faveur de 27 000 bénéficiaires. Lancé en 2020, notre projet « Best » améliore la gestion des eaux par de nombreuses actions, comme par exemple la construction et la réhabilitation de puits d’eau potable alimentés à l’énergie solaire, d’abreuvoirs pour le bétail ou de bassins d’eau pour récupérer et recycler les eaux de pluie. En outre, le SIF met un accent particulier sur l’agriculture avec la mise en place de systèmes d’irrigation. Quant aux agriculteurs, ils sont formés à des techniques innovantes, écoresponsables et adaptées au changement climatique. Les capacités agricoles sont renforcées par le développement de l’hydroponie. Cette année, le projet est entré dans sa deuxième phase pour toucher encore plus de personnes.

« Les bénéficiaires n’avaient ni eau, ni nourriture. Ils se déplaçaient sans cesse en espérant trouver une zone où la disponibilité des ressources permettrait une implantation sur le long terme. Notre objectif, désormais, c’est qu’ils deviennent totalement autosuffisants. »


Arif, Responsable du projet.

SANS ACCÈS À L'EAU POTABLE...​

Des maladies hydriques potentiellement mortelles (diarrhée, choléra, dysenterie...) se développent. Les enfants sont particulièrement touchés.
L'insécurité alimentaire est favorisée : l'agriculture et l'élevage sont affectés, quasiment impossible de les développer.
L'éducation des enfants est en péril : ils sont chargés d'aller chercher de l'eau, souvent à plusieurs heures de marche, au lieu d'aller à l'école.

L’ACTION DU SIF

Les nappes phréatiques peu profondes dans le sol sont souillées par les infiltrations d’eau contaminée : pour puiser de l’eau saine, le SIF fore parfois jusqu’à 290 m.
Les puits du SIF sont de véritables installation collectives, qui font revivre des villages entiers en approvisionnant en eau des milliers de personnes. Certains sont dotés de plus de 30 robinets.
Certaines pompes sont automatiques et alimentées grâce à des panneaux photovoltaïques : plus durables et écoresponsables, elles sont aussi plus faciles à utiliser, notamment par les enfants et les femmes, souvent chargés d’aller chercher l’eau.
Les châteaux d’eau permettent de stocker l’eau : outre de préserver le matériel d’une sollicitation trop intensive sur de courtes périodes, ils permettent de fournir l’eau stockée et faire face aux urgences plus rapidement.
Sous l’impulsion du SIF, un comité de gestion de l’eau est élu par la communauté : formé à la maintenance, il est aussi responsable de la bonne gestion des ressources en eau potable, ce qui favorise l’autonomie des populations dans la gestion à long terme des installations.
L’accès à l’eau potable (boire, se laver, cuisiner, etc.) permet de préserver une bonne santé et de limiter la circulation des maladies hydriques.
La sécurité alimentaire est renforcée et l’économie se développe grâce à un cercle vertueux.
Les enfants vont à l’école et peuvent se consacrer à leur scolarité.
Des latrines peuvent être installées afin de favoriser une bonne hygiène et préserver la dignité des personnes.

Crédits photos : ©SIF

Partagez cet article